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RECONNUS PAR L»ETAT
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COiBME £TABLISSEMEN1S DTTlLITfi PLBIJQUE
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Le 7 septcmlire 1877
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PARIS
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AVX LIBHAlRrES PROTESTANTES
I
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189-2
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1.
^■g„- ■ f - n ,
J
AVIS TRES IMPORTANT
(Ne le perdez jamais dd vue.)
Aflrcsser tout ce qui concorne rAdministration
des Asiles »\ M. le pasteur Ernest RAYROUX, direc-
teur gdudral, et mettre sur Fenveloppe :
€ Direction des Asiles »
Adresse tdldgraphique:
ff Asiles. — Laforce. — Dordogne. »
Pieces
^ fournir ^ I'appui de toute ;
demande d'admission. i
!•* Extrait de iiaissance;
i° Certificat de bapteme; (i)
3** Certificat do deux mmlocins constatant nonj
seulement les marques d'une bonne vaccine, maisj
donnaut encore des details precis et coraplets sur la]
sante gencTale ou sur la maladie et les infirmltes du|
candidal;
4° Gonsentement des parents ou des tuteurs;
5° Gonsentement de payer une pension annuelle
qui varie suivant les Asiles et la position partiou-
liere des postulants.
Toutes ces pieces doivent etre Ugalisees.
[i) Les Asiles ne pen vent reoevoir que des protestants.
giS^SBBfi.
mmsi^
LES
ASILES JOHN BOST
A LAFORCE
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yGoogk:
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ASIL ES JOHN BOST
A LAFORCE - -
(Dordogne)
RKCOXNUS PAR l'^TAT
COMME ETABLISSEMENTS D'UTILITE PUBLIQUE
l.e 7 septembre i8T7
LA FAMILLE tVANCKLIQUE
BETHESDA — EDEN-UEZER — SILOE
BETUEL — LE REPOS
LA RETRAITE — LA MISERICORDE
LA COMPASSION
PARIS
AUX LIBRAIRIES PROTESTANTES
1892
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LES ASltES DE LAFORCE
La Famille • • • Asile pour dcs jcunos fiUes : !• orph&>
lines ; 2° placecs dans un mauvais
entourage ; 3° de protcstants dissA-
mines.
Bdthesda • • • •
£ben-H6zer • •
Silod. • • • • •
Asile pour dcs jeunos Giles ; 4° inflrmef
ou incurables ; 2° avcuglcs ou mena-
cees de cecile ; 3° idiotcs, imbeciles ou
faibles d'esprit.
Asile pour des jcunos Giles epilepliques.
Asile pour des gardens : 1° inGrmes ou
incurables ; 2° avcuglcs ou menac6s
de cccite ; 3® idiots ou imbeciles.
Asile pour dcs gargons epilepliques.
Asile pour dcs institutriccs incurables,
des maitrcsses d'ecolc infirmes, des
dames veuves, celibataires ou sans
ressources.
Asile pour dcs scrvantcs, dcs femmes
veuves ou celibataires, inGrmes el
sans ressources, que leur cdncatioa
ne permet pas d'admettre au Repo8»
La Mis6ricorde Asile ouvert a des Giles : 1° idiotet
gdteuses, ayant perlu toule leur
intelligence ; 2° epilepliques qui soat
idiotes ou inGrmes.
La Compassion Asile ouvert a des gardens : 1° idiols-
gateux, ayant perdu toute leur intel-
ligence ; 2° epileptiques - idiots et
inGrmes.
Bethel
Le Repos • •
La Retraite. • •
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Conseil d' Administration
Trdsident MM. L. Domenget, ancien magistral i
Bcrgcrac.
Vice-Prdsident . . . Henri Gouve, de Bordeaux.
Secrdtaire J. Laforgue, pasteur aux Briands.
Secrdi. honoraire, H. Lauga, pasteur k Reims.
Assesseurs
GusTAVE Boy, propr. a Bergerac.
E. MoNBRUN, pasteur h Angouldme.
E. Oberkampff, receveurdes finances
a Alais (Gard).
Larrousse, pasteur a Bergerac.
Du Peyrou, propr. a Bergerac.
Gh. de LuzE. . . ) 1^ r)^«i««„«
D' EuG. MoNOD . ( de Bordeaux.
J. Siegfried, du Hdvre.
Pedkzert, professeur a Montauban.
Le Doyen J. MoNOD,d*» d°
J. DE Seynes, de Montpellier.
Westphal-Gastelnau, de Montpellier.
E. Bruneton, de Nimes.
Laurens, tresorier piyeur general de
la Dordogno a Perigueux. '
Germain, propr. a S^ Avit.
Louis Sautter, ....
J. GUEX
p. MiRARAUD ..... .^ i Paris.
G. Soulier, past3ur, ,
D"- F. Gharon-Bost . .
Roger Hollard, pasteur,]
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F6te Annuelle des Asiles John Bost.
Vaut-il bien la peine de la raconter? — II y
avait tant de monde ! — Nous avons vu, et
reconnu, bien des figures 6trangeres k Laforce,
Bergerac et Ste-Foy ! II en est venu, des amis
des Asiles, de P6rigueux et de Bordeaux, de
Lot-et-Garonne et des Deux-Sevres, de Mar-
seille, de Paris et d'ficosse ! Mais si grand que
fut leur nombre il en manquait beaucoup qui
auraient voulu etre avec nous, qui Tavaient
projet6 peut-etre; ne faut-il pas leur dire ce
que nous avons fait a Laforce le Jeudi 23 Juin?
Et si vous y etiez, si vous le savez, lisez quand
xneme ! C'est une fa9on d'y revenir.
Et d'abord, apprenez-le, ou souvenez vous-
en, nous avons eu terriblement peur, et par
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S LES ASILES JOHN BOST
deux fois ! Le mercredi, de la chaleur torride
qu'il allait faire, pensions-nous, dans le temple
et dans la cour du nouveau Bethesda; le jeudi
'matin, de la pluie; non pas de la voir venir,^
mais de la voir durer. Grace a Dieu, qui Tavait
envoy^e, il n'en est tombe que juste ce qu'il
fallait pour abattre la poussiere et rafraichir
le temps; elle n'a, sans doute, empeche per-
sonne de venir et a rendu la journde bien plus
agreable: au lieu d'un soleil brulant dans lin
ciel sans nuages, nous avons eu presque tout
le jour une clarte temperee, un ciel presque
gris; rien, reconnaissons-le, ne pouvait mieux
aller. C'etait un temps a souhait.
Bien avant I'heure le temple est plein.Tou-
tes les chaises du presbytere et des environs
prennent, peu apeu, place dans les couloirs de
la sacristie et lorsque M. le pasteur Edouard
Monod monte en chaire Tauditoire est com-
pact. De sa voix pleine et profonde il lit, il
prie, il parle. St-Paul et son histoire lui four-
LES ASILES JOHN BOST 9
nissent son sujet: « Ma grace te suffit, » Son
discours simple, vivant, personnel, tour a tour
intime et puissant, remue et releve ; on trouve
€n lui, fortement unis, la foi du chr^tien, le
zh\e experimente du pasteur, le charme du
poete; cet ensemble est bon et beau.
Le moment est venu d'inaugurer le noavel
Asile ou les idiotes, les aveugles et les infirmes
"de B^thesda vont prendre place vers la fin de
r^te. La foule se dirige en causant vers cet
-^tablissement ou 120 pensionnaires pourront
trouver abri. On passe devant la Retraite,
devant le Repos... on arrive. Quel immense
espaceet quelle vue splendide! Quellespierres
et quels batiments! La cour, plant^e d'acacias
et de tilleuls, qui ne sont pas encore gigantes-^
ques, mais qui, s'il plait h, Dieu, grandiront
promptement, est orientee vers le midi et do-
mine la plaine ou, sous les yeux emerveill^s,^
s'^tendent lesmoissons dories, parsemees de
chataigners en fleurs. Voici dans les arbres
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lO LES ASILES JOHN BOST
Lamonzie et St-Martin, Le Monteil, Thulieres,
Castant, le pont du chemin de fer stir la Dor-
dogne miroitante, Prigonrieux et sa gare ou
siffle un train qui arrive ou qui part, et la-bas,
dans Test, au milieu des masses vertes qu'elle
domine, la flfeche aiguS du clocher de Bergerac^
Et plus loin, fermant la plaine qui se r^trecit,
les coteaux ^lev^s, les tours et le chateau de
Saussignac, le tertre de Montcuq, le Pe du
Setti, Monbazillac! C'est superbe, admirable!
John Bost avait decid^ment bien choisi cet
emplacement !
Lafoule se groupe autour du perron central.
Le president du Conseil d'Ad ministration et
ses collegues sont 1^, devant la porte encore
ferm6e. On ne pent entrer comme cela, sans
rien dire aux sept ou huit cents personnes qui
attendent et qui ecoutent. Un pasteur parle
k Dieu d'abord dans une priere courte et
reconnaissante ; M. Domenget, M. Rayroux,
M. Timoth6e Bost, de Glasgow, parlent ensuite
yGOOgli"'
LES ASILES JOHN BOST 1 1
aux hommes; ils sont brefs. On chante un
cantique; la porte s'ouvre; nous p^n^trons; et
la collation prepar^e est aussitot comme enle-
v6e d'assaut par nos visiteurs et par nos amis.
Jusqu'^ deux heures et demie on parcourt
Tune aprfes Tautre, du sous-sol au premier,
les salles grandes ou petites ; on constate que
tout a 6t6 fait en vue de la simplicity et de la
solidite; rien n'a ^t6 n6glig6 de ce qui est
necessaire, rien n'a ete admis de ce qui est
superflu. Beaucoup trouvent que Tensemble
architectural n'est pas un chef-d'oeuvre; c'est
trop has de toiture, dit Tun; le pavilion cen-
tral n'est pas assez haut, dit Tautre; il eut ete
bien facile, dit un troisieme, et sans grande
depense, d'avoir quelque chose de plus artis-
tique; ce n'est pas beau, dit un quatrieme...
Merci, chers amis, pour tous ces compliments ;
ils nous vont au coeur; ils nous sont precieux;
ils sont la preuve en meme temps que I'eloge
de notre Economic et nous les preferons a
-^
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12 Lis ASILES JOHN EOST
d'autres, qu'on ne nous aurait pas 6pargn6s
si nous avions fait cela un pen plus beau,
D'ailleurs, vous le savez peut-etre, tout n'est
pas encore pay6 ; il nous faut encore trouver
cinquante mille francs; cela vaut micux ... que
s'il nous en fallait soixante!
Revenons au temple, s'il vous plait. La
cloche nous appelle. Entrons. Qu'est-ce, la,
devant la porte? Que font ces deux jeunes
filles, modestes et charmantes? EUes vendent,
semble-t-il, des Albums ? — Precisement. Des
Albums, ou douze vues photographiques re-
presentent les divers Asiles. II y en a parmi
elles de ravissantes. Tout ceil un peu artiste
admire, en particulier, «La Retraite » et son
escalier rustique qui serpente dans le gazon
au milieu des arbustes, sous un chene superbe*
AUons, emportons ce souvenir et prenons vite
nos places, s'il en reste.
M. Timothee Bost, frere dejohn Bost, est
venu d'ficosse pour presider cette stance. II
yGoog
LES ASILES JOHN BOST 1 3
a le type bien connu de la famille, Taccent un
peu anglais ; il rappelle des souvenirs et for-
mule des esp6rances; il est court. M. Rayroux
lit ensuite son rapport annuel; il a encore
trouv^ un autre genre et se fait religieusement
€couter. C'est, bien sur, encore mieux que les
ann^es pr6c6dentes. Tous les ans c'est mieux,
de Tavis de tous. Ne pouvant inventer le gen-
re, puisque c'6tait fait, il Ta perfectionne.
Le docteur Rolland donne apres lui, des
details tres interessants sur diverses parties.
de son service. M. fidouard Monod prononce
une petite allocution bien sentie et M. Soulier^
pasteur k Paris, en une causerie simple et
spirituelle, nous fait a la fois du plaisir et du
bien. II se tait qu'on I'ecoute encore. — Un
dernier chant et c'est fini. La foule s'ecoule et
se disperse. On part. A Tan prochain, s'il plait
h Dieu,
J.L.
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14 LES ASILES JOHN HOST
Discours de M. Timothee BOST
de Glasgow,
President de la f6te.
Chers amis,
Vous 6tes accoutumes a voir a la place que
j'occupe maintenantj des personnages distin-
gues par des talents et des qualites que mal-
heureusement je ne possede pas : mais undes
traits les plus frappants des Asiles de Laforce,
c'est ramplitude de la base sur laquelle ils re-
posent : ils attirent la sympathie, ils reclament
et ils obtiennent le concours de personnes de
toutes les nationalites, de tous les degr6s de
I'^chelle sociale : les plus fameux talents, les
plus faibles intelligences ; les riches, les pan-
ares, les forts, les faibles, tout le monde peutet
A
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LES ASILES JOHN BOST 15
tout le monde desire apporter sa petite pierre k
TEdifice. Cost sous Pimpression do ces senti-
ments que j'acceptai presque sans hesitation
Tinvitation qui me fut faite ily a quelque temps
par le Comit6 des Asiles de venirpr6sidercette
ann6e la Reunion annuelle k laquelle nous
avons le plaisir d'assister aujourd'hui.
Je consid6rai cet honneur comme un horn-
mage rendu au nom honor6 que je porte, k mes
relations avec le Fondateur des Asiles, et en
mgme temps aux nombreux amis en Ecosse, le
pays que j'habite, qui presque depuis leur fon-
dation ont pris un int6ret si vif aux oeuvres de
Laforce.
C*est done muni de cette double recomman-
dation que j'ose me presenter devant vous, et
occuper quelques minutes d'une journ6e dont
chaque instant est pr6cieux.
Je crois que je manquerais mon but, et que je
inanquerais k mon devoir, si je ne commen9aia
par attirer votre attention sur une 6poque 61oi-
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1 6 LES ASILES JOHN BOST
gn^e de plus d'un demi siecle, ou il n'y avait en-
core aucun vestige des Asiles qui nous entou-
rent. Mon esprit se reporte sur une petite
maison aux environs de Genfeve, klaquellese
rattache un des souvenirs de mon enfance. Je
me vois encore faisant partie d'un groupe qui
entoure etadmire un grand, mince jeune homme
qui etait venu se presenter a sa famille, revetu
de Tuniforme de la Cavalerie Genevoise ; on
^tait alors en 1838 : Tair etait plein de guerre,
<DU du moins de rumeurs de guerre entre la
Suisse et la France. Dans une famille de 10 fils,
c'est le seul qui ait jamais porte les armes. Qui
icut pu prevoir alors que ce jeune homme, assez
leger, et vou6 a une carriere artistique, devien-
•drait, quelques annees plus tard, conduit par la
Providence de Dieu, le John Bost dont le nom
^st porte par des Asiles connus de presque tout
le monde chretien, mais que lui d^signait tou-
jours Fun apres Tautre par des noms qui indu
quaient Celui en qui il avait place toute sa
uigrtizea oy vjv^v^
LES ASILES JOHN BOST 17
confiance et auquel il voulait rendre toute la
gloire ?
Etsije rappelle maintenant que c'est par son
instrumentalite que Dieu a fait surgir tous ces
beaux monuments de la philanthropie chr6-
tienne, c'est pour faire ressortir le fait que sans
le concours plus humble mais aussi vigoureux
des habitants d'un petit village presque incon-
nu alors dans le Midi de la France, il n'aurait
pu mettre ses projets a execution. Combien de
fois n'a-t-il pas stimule la liberalite des Chre-
tiens en France et k PEtranger, en leur faisant
le recit des. sacrifices que s'imposaient ses
paroissiens de Laforce; leurs larges contribu-
tions en argent, en materiaux, en labeurs de
jour et de nuit : et cela meme sans etre soute-
nus par I'entrain d'un succes deja assure. Que
sont-ils devenus, ces chers amis qui secondaient
ainsi si valeureusement leur jeune Pasteur? La
plupart sent partis pour un monde meilleur,
mais il en reste cependant encore plusieurs
1 8 LES ASILES JOHN BOST
parmi vous. Si nous etions tous membres d'une
Soci6t6 d'admiration mutuelle, ce serait bieiv
Toccasion de faire parade de leurs noms; nous
devons nous contenter de leur offrir Phommage
de notre profonde reconnaissance pour tout le
bien qu'ils firentdans le temps, et pourl'impul-
sion qu'ils donnerent k une oeuvre qui depuis-
lors apris une telle extension.
J'ai dit que j'etais ici aujourd'hui au nom des
amis Ecossais qui ont beaucoup contribuS au
succes des Asiles : si le temps I'avait permisy
j'aurais beaucoup desir^ vous donner des de-
tails qui n'auraient pu manquer d'etre du plus
haut interet pour vous sur cette partie impor-
tante de la vie de M. Bost qu'il passait en
voyages de coUecte. Vous savez tous qu'iF
parcourait frequemment, et avec un zfele infa-
tigable, presque toute la France, la Suisse, la
HoUande, PAngleterre, I'Ecosse : mais il ne
vous a pas 6t6 donn6 k tous comme k moide
voir avec quelle 6nergie d6vorante il poursui-
J
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LES ASILES JOHN BOST 1 9
^ait une tache que chaque annee rendait de
plus en plus penible. II mettaitau triste metier
<Je queteur, un enthousiasme qui procedait de
la foi et de Tamour qui remplissaient son coeur,
et qu'il reussissait a faire p6n6trer dans le
coeur de ses auditeurs : je vous en donnerai
^eulement un exemple.
II nous arriva un matin a Glasgow : c'etait je
crois en 1847 ou 48; il venait commencer une
quete de maison en maison, d'eglise en eglise,
qui devait bien prendre environ 3 semaines
d'un temps pr6cieux. Aprfes quelques visites,
il vint I'apres-midi nous dire qu'il avaitet^ invito
a passer la nuit chez des amis qui demeuraient
a la campagne : il en revint le lendemain matin
tout radieux, et repartit le meme soir pour
Laforce. II avait si bien ditson histoire, et son
histoire etait si touchante, que ces amis lui
avaient dit de rentrer de suite chez lui, et quails
se chargeaient de tout ce qui manquait alors
pour achever la construction de la Famille, du
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20 LES ASILES JOHN BOST
Temple, du Presbytfere et de I'Ecole des-
gar9ons. — Mais ce que je tiens le plus a dire,
c'est que dans ces voyages, les benefices n'e-^
taient pas tous d'un seul c6t6 : les fr^quentes-
visites de M. John Bost en Ecosse ont eu des-
r^sultats dont TEternit^ seule pent mesurer
les consequences. De part et d'autre, il y eut
un echange de sentiments qui vivifia d'une
maniere extraordinaire les rapports entre les
Chretiens des deux pays. D'un cote il y avait
des coeurs Chretiens remplis du desir de faire-
quelque chose pour le service de leur Maitre ;.
de Tautre il y avait un jeune Pasteur, appor-
tant dans Taustere Ecosse une piete brillante,
active, joyeuse. Ce descendant des Huguenots
rajeunissait pour ainsidire cesanciens Presby-
t^riens Ecossais, et quand, sur ses pressantes
soUicitations, k diverses reprises, des amis
d'Edimbourg, de Glasgow, de Dundee vinrent
assister a vos Synodes ou a vos fetes, ils ren-
traient chez eux emerveilles de la vie chr6tienna^
LES ASILES JOHN BOST 21
qu'ils avaient trouv^e dans cette France qui
passait alors pour etre presque ensevelie sous
le Catholicisme.
Notre but principal en nous r^unissant ici
d'annee en ann^e, est de nous encourager et de
nous fortifier les uns les autres. Reunis comme
nous le sommes aujourd'hui par une commune
sympathie, il est bon de nous rappeler que
nous sommes n^anmoins divis^s en deux ban-
des distinctes : il y a d'une part, les Visiteurs
pour qui c'est une vraie fete que cette visite
dans ce charmant pays, a une epoque outout
est combine pour rendre notre visite agreable
et interessante ; puis, de Tautre c6t6,il y ales
Residents que notre depart va de nouveau
laisser, et pour une autre annee, dans ces
Asiles de misfere : et si nous, les visiteurs, som*
mes obliges de sentir et de proclamer haute-
ment que c'est admirable de voir ces vies de
devouement chretien, si nous pouvons esperer
que notre visite laissera chez ces amis une
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22 LES ASILES JOHN BOST
impression heureuse qui les soutiendra meme
longtemps apres notre depart, nous devons
bien nous rappeler que ce n'est pas seulement
un jour par an, mais tous les jours de I'annee,
que nous devons les soutenir par nos prieres,
par nos sympathies et par les oflFrandes que
nous pourrons faire ou obtenir de nos amis.
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W\ V «."' "-^
RAPPORT
SUR LES
ASILES JOHN BOST
A liAFORCE
Du !•' Mai 1891 au 30 Avril i892.
Chers Bienfaiteurs,
En Mars 1885, je me trouvais en Suisse^
dans le canton de Neuchatel faisant ma tourn^e
annuelle de conferences et de collectes.
Je ne reediterai pas ici les litanies ordinaires
des collecteurs et des collectes. Certainement
il serait preferable que toutes les oeuvrea
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24 LES ASILES JOHN BOST
chr6tiennes d'evang61isation et de charity
n'eussent pas a se preoccuper des collectes;
que les ressources necessaires leur fussent
assur^es et envoy^es directement et en quan-
tite suffisante pour releguer au rang de mythe
le mot abominable de deficit. Ainsi seraient
supprimes les coUecteurs et les collectes; il
n'y aurait plus que des donateurs spontanes.
Ce serait Tid^al, ce serait Textraordinaire
devenu ordinaire. Nous n'en sommes pas en-
core la, mais pourquoi n'y arriverions-nous
point? L'esperance ici est permise et nous
nous la permettons, attendant avec patience le
jour ou elle sera realite.
Collecteur par necessity, je ne me plaindrai
pas cependant de cette obligation; elle m'est
douce au contraire ; y renoncer me serait un
sacrifice. Quel privilege, en effet, de sortir
d'un milieu toujours embrume par la souffrance
et,de prendre le contact avec ces Chretiens de
divers pays et d'Eglises diverses dont beau-
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LES ASILES JOHN BOST 2$
coup savent donner avec leur argent quelque
chose de leur coeur! Un encouragement des
plus precieux dans mon office de collecteur
me vient de la Suisse, en Mars 1885, comme
je le disais en commen9ant.
Au lendemain d'une conference je re9us
une carte sur laquelle une plume d'artiste
avait finement dessine quatre legeres hiron-
delles, Toiseau voyageur par excellence, toutes
quatre semblant descendre du ciel et a3^ant au
bout de leur bee une banderoUe ou sont ecrits
ces mots: « Courage, Force, Paix, Joie. »
Cette carte m'accompagne par-tout. Ce souhait
d'un coeur chretien je le partage avec vous
aujourd'hui. Oui, courage, force, paix, joie a
vous tous. Cela est un don de Dieu, necessaire
k chacun, quelle que soit sa situation, et a
notre portee si nous n'avions meme de foi que
la grosseur d'un grain de moutarde. C'est
Jesus qui Ta dit. « Seigneur! augmente-nous
la foi ! »
3igitized bvGo^^T'^
26 LES ASILES JOHN BOST
L'ann^e dont nous avons k vous rendre
compte est s6rieuse, plus encore que les prec6-
dentes. En sus des misferes et des maladies
ordinaires, nous avons eu Tinfluenza dont on
ne rit plus et pour cause. Personnel et pen-
sionnaires ont largement pay6 leur tribut h
ce fleau. Nous avons eu en eflfet 306 cas d'in-
fluenza dans nos asiles dont 12 suivis de d^ces.
La moyenne de la mortalite s'est ainsi beau-
coup augmentee comme le temoigne le tableau
annexe.
Ce n'est pas tout. II y a un an j'avais lajoie
en vous presentant le personnel dirigeant, en
vous detaillant ses etats de services, de vous
dire que les ouvriers de la premiere heure,
choisis et formes par John Bost lui-meme
^taient encore a leur poste, toujours vaillants
et dispos. Helas! en Juillet dernier notre amie
Madame Sicard, direc trice de Bethesda depuis
Digitized by VjQOQf^W
LES ASILES JOHN BOST 2^
35 ans, 6tait frappee d'une congestion cer6-
brale. Sans souffrance elle se trouva tout-i-
coup paralysee du cote droit. Graces a Dieu,
elle a recouvr^ Tusage de ses membres, mais
elle a compris que cet avertissement, venu
d'en Haut, etait un ordre et elle a donne sa
dismission. Nous Tavons acceptee avec tristesse>
et lui avons accorde une pension en recon-
naissance de ses longs et pr^cieux services.
Elle vit maintenant a Bergerac, au milieu de
ses enfants et petits-enfants, mais son coeur
est ici. Elle revient de temps a autre a son
Bethesda et nous avons la joie de Tavoir au
milieu de nous en ce jour. Le Seigneur qui Ta
soutenue aux jours de sa grande activite est
avec elle dans cette p^riode de repos n^ces-
saire. M^^^ filise Bourgougnon, directrice de
la Famille, a passe une mauvaise annee au
point de vue de la sante. Ses forces ne repon-
dent plus a ses desirs et aux exigences de sa
tiche. Elle le sent vivement et elle veut elle
Digitized' r^^r^rrT^
28 LES ASILES JOHN BOST
aussi, remettre en d'autres mains le gouver-
nement d'une maison ou elle a v6cu et travailI6
sans relache, pendant 43 ans. Elle a eu le
chagrin dont nous avons bien pris notre part,
de perdre M^^^ Julie Chataigne qui etait son
bras droit; ancienne eleve de la Famille elle
y 6tait revenue comme maitresse de couture.
M^ie Julie est morte en paix apres trois mois
de penibles souifrances.
Madame et Monsieur Monthus directeurs de
Bethel et de la Compassion sont aussi fatigues
par Page et la maladie.
Vous le constatez avec nous: nos horizons
terrestres s'assombrissent. Le soir de la vie a
sa melancolie et aussi son esperance. Nous
souhaitons pour ces amis que Tesperance do-
mine la melancolie et nous leur donnons ici le
temoignage de notre sympathie la plus vive.
C'est peu, sans doute, mais si le Seigneur
donne le reste, c'est plus qu'assez, c'est tout.
Ces eventualites dressees devant nous, nous
Digitized by VjOOQIC
LES ASILES JOHN BOST
29
imposent des devoirs nouveaux. Vous avez le
droit d'etre mis au courant de nos projets et
nous aliens vous les exposer si possible de
fa9on brfeve et claire.
Parlons d'abord de la Famille. Get asile
renferme actuellement 84 jeunes filles ainsi
reparties selon leur age :
4 ans 2 pensionnaires
5
6
7
8
9
10
II
12
13
14
15
16
17
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30 LES ASILES JOHN BOST
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19 » I >
Plus une pensionnaire de 29 ans dont la
place serait plutot a Bethesda, car son intelli-
gence s'affaiblit de faQon singuliere.
Nous pouvons prevoir que 16 de nos enfants^
celles qui ont atteint ou d^passe seize anSy
rentreront dans leurs families ou seront pla-
cees en condition d'ici un an. Celles de 12 k
1 5 ans au nombre de 39 sont capables d'aider
au travail du menage. Bien plus nous desire-
rions que la partie materielle retombat tout
entiere, si possible, sur ces enfants. Nous
avons soumis cette idee, a diverses fois, a la
Directrice dc la Famille, puis au Conseil. Le
temps est venu de passer des paroles aux actes,
non brusquement mais peu a peu; d'avoir une
orientation nouvelle qui satisferait tout ensem-
ble nos bienfaiteurs et nous-memes. Notre
but serait d'arriver a supprimer la cuisiniere
et ensuite toutes les femmes, sauf une, qui
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LES ASILES JOHN BOST 3 1
^iennent chaque semaine faire la lessive. Ces
reformes auxquelles nous songeons ont 6te
<adopt6es et appliqu^es avec succes dans divers
^tablissements que nous avons visiles, en par-
ticulier dans les orphelinats de jeunes filles de
Sedan et de Montauban.
Qu'on n'infere pas, cependant par ce qui
precede, que nos enfants de la Famille soient
tout k fait etrangeres k ces rudes travaux,
nous voulons simplement qu'elles y prennent
une part plus large et plus cfifective. Ce sera
•difficile. Le fait d'avoir une serieuse propor-
tion de fillettes de 4 a ii ans, trop jeunes,
reclamant des services au lieu d'en rendre,
diminue d'autant ce que nous pourrions exiger
des grandes car elles se doivent aux petites
qu'on leur confie pour les soigner et.ietre ce
qu'elles appellent elles-memes « leurs petites
mamans. » Ce sera difficile, non pas impossible,
car nous savons qu'ici comme ailleurs nous
pouvons compter sur le devouement de nos
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r^
"^
I
32 LES ASILES JOHN BOST 'j f
maitresses de la Famille. 'Du reste, que per-^
Sonne ne prenne peur, nous rep^tons que nous
avancerons dans nos reformes avec prudence;
ici surtoutj aller lentement sera aller surement.
Somme toute, il ya quelque chose a faire^
Taccord sur ce point est unanime et nous
avons k coeur de faire ce quelque chose. II
nous est revenu de divers cotes quelques criti-
ques sur I'organisation de cet asile. Les unes
sont justes, les autres le paraissent et ne le
sont pas. En tous cas, chers bienfaiteurs, nous
ne sommes ni sourds, ni aveugles, et, vous le
savez maintenant, nous avons le desir d'ame-
liorer. Ce sera, a la tache actuelle du personnel,
ajouter un surcroit pesant. La bonne volonte,
en ce qui le concerne, ne pent etre mise en
doute.Trouvera-t-on, cheznos enfants,cememe
empressement ? La question peut se poser.
Nous avons le regret de dire que Tannee pre-
sente a 6te rendue encore plus penible que les
precedentes par le mauvais esprit qui anime
yGoog
LES ASILES JOHN BOTS 35
un certain nombre de nos jeunes filles. Certes,
il en est qui nous rejouissent par leurs efforts,
leur travail, leur zele. II en est d'autres, au
contraire, qui nous preoccupent etrangement.
II y a, en elles; des instincts de paresse, de
l^gerete, d'obstination rebelle a toute obser-
vation. II y a le contre-coup de ce mauvais
example sur les petites. Voila quelques-unes
de nos difficultes. On les ignore et on ne se
doute pas de la complexite de la tache vis-a-vis'
d'enfants venus souvent de milieux peu recom-
mandables.
Nous poursuivrons Toeuvre avec courage,
car le Seigneur connait tout, et avec esperance,
car apres leur sortie de Tasile bien des ensei-
gnements peuvent revenir a la surface qui
paraissaient avoir sombre. II y aura en efifet
pour nos jeunes filles, apres Peducation mater-
nelle de la Famille si indulgente, meme quand
il faut s^vir, les le9on3 ameres de la vie, les
deceptions, les desillusions, les epreuves, et
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34 LES ASILES JOHN HOST
aucune d'elles n'y 6chappera. C'est par la que
Dieu force les coeurs lagers et presomptueux
a ecouter, k refl^chir, k se repentir. « C'est
pourquoi, commeditrapotre Saint-Paul, nous
ne perdons pas courage. » La bonne semence,
ici largement r^pandue levera plus tard et
donnera sa moisson de conversions et de vies
renouvelees.
A cote des critiques, n'oublions pas les
encouragements que nous avons re9us. Plu-
sieurs de nos anciennes eleves nous tiennent
au courant de leurs petites affaires et nous
sommes jaloux de ne pas laisser rompre, par
notre faute, ce lien d'aifectibn et de confiance
bien solide quoiqu'il ne tienne qu'a une plume.
A Bethesda. nous avons 88 pensionnaires,
savoir:
de 10 k 20 ans 28
« 20 » 30 > 24
« 40 > 50 » II
LES ASILES JOHN BOST 3S
« 5o » 60 » 5
« 60 » 70 » 6
C'est moins le melange des intelligentes et
des idiotes que la difference des ages et des
caracteres qui rend difficile la conduite de
cette maison. Et cette remarque s'applique k
Uasile de Siloe qui est le similaire de Bethesda.
II ne s'agit pas ici, comme pour la Famille
d'un programme definl d'etudes et de travail.
Les intelligentes de Bethesda sont infirmes ou
malades et, avec elles, il faut en consequence
se plier k toutes les sortes d'indulgences. hes
idiotes comprennent seulement ce qui est
rudimentaire, il faut done que Tesprit des
maitresses et des surveillanles soit fertile en
ressources pour obtenir le peu qu'on exige.
La premiere chose est d'etudier soigneusement
les dispositions de Tenfant jeune ou vieux, car
le simple d'esprit reste enfant toute sa vie, et
d'appuyer sur le ressort propice. Une de nos*
enfants se laisse-t-elle aller a la colere, pousse-
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36 LES ASILES JOHN BOST
t-elle des cris de paon, capables d'assourdir
un entendant ou de rendre Touie k un sourd?
Soyez calme, souriant; approchez de cette
furie et dites-Iui: « Est-ce bien toi qui es si
laide, quand tu es si jolie alors que tu es sage ?
Sa colere s*en ira en fum^e. — Faut-il encou-
rager celle qui doit cirer les souliers et se
refuse, par caprice a cette besogne? Dites-lui
aimablement: « Vrai, c'est dommage, il n'y a
que toi seule qui sache cirer les souliers
comme une artiste. » EUe reprendra ses brosses
et fcra vite et bien son travail. Menacez-les,
elles se buteront dans une obstination de
mulct, elles vous inonderont d'un deluge d'e-
pithetes salees. Les gros travaux de la maison,
le tricotage les occupent aussi tour a tour. La
musique a de Tattrait pour elles et elles arri-
vent a apprendre et a chanter quelques canti-
ques et des chants d'ecole. Elles y mettent
leur coeur et nous nous plaisons a les ^couter.
Elles aiment toujours assister au culte public
1
^^iV
LES ASILES JOHN BOST 37
du Dimanche et, chose extraordinaire, quel-
ques-unes ecoutent et comprennent plus qu'on
jie le pense.
Une fois M. le Professeur Jean Monod pre-
chait au service du matin, sur la Passion et
montrait Jesus recevant sans se plaindre tous
les outrages; on lui crachait au visage, il ne le
rendait point. L'apres-midi deux de nos idio-
tes se prirent de pique et Tune crachant au
visage de Tautre, lui cria aussitot: Tu sais, toi
pas rendre a moi, Jesus a pas rendu. » Elle
avait done ecoute; elle avait compris, mais
elle pratiquait a rebours... si elle n'etait que
la seule!
Une autre fois, apres une exhortation sur la
douceur, sur la patience, sur le devoir de ne
pas se mettre en colere, une de nos idiotes
entra en fureur et une de ses compagnes de lui
dire: « Toi colere, toi pas ecoute sermon ce
jnatin, sottctoi! » Celle-ci aussi avait ecoute
^t son application etait juste.
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r
3S LES ASILES JOHN BOST
Je n'ai rien dit de nos intelligentes. Je me
bornerai a vous parler d'une seule, h^las! elle
n'est plus avec nous. Elle est une de celles
qui moururent en novembre dernier, des suites
de rinfluenza. Nous Tappelions S^raphie. Elle
6tait rentree a Bethesda le 6 Decembre 1888,
elle avait seize ans. Son corps ^tait chetif.elle
etait paralysee des jambes, mais sa figure
rayonnait d'intelligence, de finesse et de
bonte, il y avait une douce flamme dans ses
grands yeux noirs. Au bout d^un certain temps,
elle recouvra Tusage de ses jambes et elle
pouvait venir, a pied, sans trop de peine, au
Temple des Asiles. Combien elle fut joy ease
lorsqu'elle sentit ses membres se detendre, et
qu'elle put risquer, au milieu de nous, ses-
premiers pas. Jamais je n'oublierai cette scene.
C'est au moment on nous etions pleins d'espe-
ranee pour elle, alors qu'elle entrevoyait elle-
meme Tepoque ou elle pourrait.rentrer dans
sa famille, qu'elle fut saisie par la maladie et
3y VZ!5^P<P"Pt*"»-'^
LES ASILES JOHN BOST 39
terrass6e par la mort. En ouvrant son tiroir
nous avons trouv6 une feuille de papier oil
elle avait transcrit ses sentiments. Je copie
textuellement cette page, qui 6crite, avant
que rien eut pu faire pr^sager k S^raphie sa
fin prochaine, se trouve comme son testament
spirituel. S'il fallait donner un titre a ce mor-
ceau, c'est celui « d'fil^vation k Dieu » qui lui
conviendrait:
« Mon Dieu,
« Je viens a toi pour avoir la vie. Je t'apporte
€ tout mon coeur tel qu'il est, avec toutes mes
4: inquietudes, mon orgueil, mon egoisme, ma
4i m^chancete, mes taquineries. Mon Dieu! je
« te demande pardon puisque tu as donn6 ton
« Fils bien-aime pour moi; il a souffert Tago-
« nie, rignominie et c'est pour moi. Oh!
« donne-moi, mon Dieu, d'avoir toujours de
4c vant mes yeux la croix de ton Fils et fais
« qu'en portant les yeux sur cette croix, je
« puisse rentrer en moi-meme et dire que
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4Q LES ASILES JOHN BOSX
€ c'est pour moi. Oh! mon Dieu, parle a ma
« conscience, fais que pdnetr^e dema misere,
€ je puisse m'humilier sous ta puissante main,
« Frappe-moi, eprouve ton enfant, afin que je
!c me sente aimee par un Pere qui veut amener
€ son enfant a Jesus, pour heriter de cette
€ paix que toi seul tu donnes. Que ton amour
€ soit dans mon coeur et que ces quelques
« lignes, qui sont le sentiment de mon coeur,
« soient relues et point oubliees et que, par ta
« grace, mon Dieu! cette promesse, je puisse
« la tenir pour Tamour de J^sus ! »
. Qu'ajouter a cela? Les reflexions et Temo-
tion de mon coeur, vous les faites et la ressen-
tez, n'est-il pas vrai, aumeme degre?
Nous n'avons pas encore remplace Madame
Sicard comme directrice. Le Conseil s'est
borne a nommer sous-directrice de Bethesda
Mile Pauline M^janelle qui depuis huit ans
nous a donne, dans cet asile, des preuves de
son devouement et de sa capacite. Elle est
LES ASILES JOHN BOST 41
secondee par M^ies Elisa Barthe et Laffargue et
aussi par Laure Lassieur et Coralie Walther
-deux de nos pensionnaires qui nous aident,
Tune pour la couture, Tautre dans notre ecole
infantine. Je constate le bon accord et le bon
€sprit du personnel tout entier et nous appre-
hendons moins le transfert de nos pension-
naires k la maison neuve inauguree ce matin
et que nous ferons, Dieu voulant, vers la fin
de Septembre.
Enfin nous voici arrives presque au bout
de la reconstruction du nouveau B6thesda. En
feuilletant un de mes carnets je retrouve ceci,
a la date du 15 Juillet 1888: « Desiderata —
B6thesda. — Le d^molir et le reconstruire. >
II n'est pas d^moli, mais il est reconstruit sur
un autre emplacement vraiment d^licieux. II a
fallu quatre ann^es pour r^aliser ce vceu. Tous
ceux de nos amis, qui ont pu visiter I'ancien
B^thesda ou qui ont lu les rapports pr^c6-
dents, ont compris la necessite de sa r^edifi-
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42 LES ASILES JOHN BOST
cation, malgr6 la grande d^pense que cela
entrainait. Aujourd'hui, la nouvelle maison
vous a ouvert ses portes.Tout n'estpas encore
au point. N6anmoins vous avez pu constater
que si Texterieur n'a rien d'artistique, Pinte-
rieur par contre repond bien au but que nous
nous etions propose. La situation de cat
immeuble, je le repete, est ravissante et nos
enfants et nos vieillards, nos infirmes et nos
malades y seront dans les conditions les
meilleures et les plus favorables au point de
vue hygienique.
Au 30 Avril dernier les dons re9us pour
cette reconstruction s'elevaient a 153.307 ft-
aujourd'hui 23 Juin ils montent ^ 1 56.000 fr-
II s'en faut encore de 50.000 fr. pour que tout
soit paye. Dieu nous permettra de fermer ce
decouvert au temps convenable. (*) Nous.
D Ceci etait lu 1« 23 Juin — Le 8 Juillet nous avons recu avi*
que le sonvcrnemcnt venait daUouer SO.OUO U: pour rachovcment
«e notre Bethesda.
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LES ASILES JOHN BOST 43
comptons sur Lui et sur vous, amis de nos
asiles. Des maintenant nous nous 6crions avec
le Psalmiste: « Mon ^me, b^nis rEternel! Que
tout ce qui est en moi b^nisse son saint nom !
Mon ame, b^nis PEternel et n'oublie aucun de
ses bienfaits ! »
• Les asiles de gar9ons comptent 169 pen-
sionnaires, soit 84 k Silo6 et 85 a Bethel et k
la Compassion.
Voici le tableau de Siloe, pour les ages
divers :
5 pensionnairea
18 »
23 »
15 >
13 >
7 >
3 >
de 6
k
10 ans
^ 10
»
20 »
^ 20
»
30 »
y> 30
»
40 »
» 40
»
50. »
^ 50
»
60 »
» 60
>
70 .
iTi^^Dy'Googte
44 I-ES ASILES JOHN BOST
Pour B6thel et la Compassion:
de
5
k
10 ans
7 pensionnaires
lO
»
20 »
19
20
>
30 »
20 »
30
»
40 >
21 >
40
»
50 >
10 »
50
»
60 »
4 »
60
»
70 » •
3
Je pourrais faire plusieurs remarques iden-
tiques k celles que j'ai dej^ exposees, relati-
vement au gouvernement de ces maisons^
rendu difficile par la difference des ages et des
carac teres. Je passe outre.
Les ateliers ou se confectionnent les sacs
^n papier continuent k travailler toute Fannie,
Ce travail est done tout k fait entr6 dans nos
moeurs. II occupe et r6cr6e tout a la fois. Nos
comptes arrStes au 31 Decembre 1891, 6ta*
blissent qu'en deux ans, ce§ ateliers, avec un
contingent de 30 ouvriers, ont r6alis6 un
benefice de Si fr. et, sans ironie, nous nous
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LES ASILES JOHN BOST 4S
d^clarons .satisfaits. Si le benefice materiel
est nul, on ne pent en dire autant du benefice
moral. Cependant, nous nous eflforcerons
d*aller de bien en mieux, car ce n'est pas sur
ce point qu'on dira, je m'assure, que le mieux
puisse etre ennemi du bien.
J'ai ^ vous annoncer une bonne nouvelle
concemant Siloe et Siloe seulement. Grace a
la g^n6rosit6 de ses directeurs, M. et M™^ Et.
Imbert, les jardins et le pr6 de cet Asile vont
s'arrondir d'une magnifique piece de terre de
la contenance d'environ trois hectares. Cette
acquisition supprime quelques servitudes, en
particulier le droit de passage dans notre asile-
Siloe sera done completement chez lui, de
plus il n'y aura plus ^ continuer la location
d'une petite metairie, car le nouveau terrain
sera suffisant pour y employer nos pension-
naires valides et dispos. Nous remercions
M. et Mn*« Et. Imbert de ce nouveau temoi-
.gnage de d^vouement donn6 k leur asile, mai&
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46 LES ASILES JOHN BOST
■de leur part, rien ne nous 6tonne et tout noiis
rejouit.
Je n'ai rien dit de nos asiles d'epileptiques
d'Eben-Hezer et de Bethel, ni de nos gateux
de la Misericorde et de la Compassion. Si ceux-
ci impressionnent davantage nos visiteurs par
leurs infirmites, ils ne sont pas, au fond, les
plus k plaindre. Le gateux n'apas conscience
de soi, c'est un etre inerte et passif. Unefois
ses appetits materiels satisfaits, il est heureux,
si on peut lui appliquer ce qualificatif. La vie
^'ecoule pour lui sans trop de s6cousses, dans
^a navrante monotonie, et la mort le saisit
-sans qu'il en soit trouble. Ce qui fait la gran-
deur de la creature humaine: Tame, la cons-
vcience, la raison, le coeur, tout cela dort en
lui, tout cela est comme firappe de paralysie.
J>Jous souffrons pour lui, mais lui, en realite,
LES ASILES JOHN BOST 47
ne soufFre pas puisque la douleur morale, la
seule vraie souflFrance, lui est ^pargn^e. Tout
ce que Ton a de plus fort comme sympathie et
compassion, il faut le rdserver k I'^pileptique.
En dehors de ses crises, il est comme nous, il
a conscience de lui-meme, il sait quel est son
mal et que ce mal est incurable. Oh! la poi-
gnante douleur de traverser ainsi la vie courbd
sous une telle croix! Qui n'excuserait ses
plaintes, ses g^missements, et parfois ses re*
voltes? Quand il est en pleine jeunesse, alors
que les autres de son aje ouvrent leurs pen-
sees et leurs coeurs k tous les reves, a toutes
les ambitions legitimes qui pourront se reali-
ser, et pourquoi non? lui, I'^pileptique, il est
de par son mal, sevre de tout; rien ne lui est
permis; sa vie n'est pas une vie. Dans sa
famille il faut le surveiller, Tisoler des autres^
quelquefois se garantir de lui... Dans nos
asiles, s'il est plus au large, s^il a un peu plus
de liberty, son existence n'en demeure pas
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48 LES ASILES JOHN HOST
moins monotone et austere. Pour lui, point
d'horizons terrestres. Cette souffrance morale
n'est-elle pas une torture? Oui aimons, ne crai-
gnons pas de trop aimer Pepileptique ou de
trop faire pour lui. Si quelque coeur etjait tente
de se r^trecir ou de se refroidir, qu'il s'elar-
gisse a nouveau et qu'il reprenne sa chaleur
au foyer vivifiant de Tamour vrai qui est Jesus.
C'est a ce foyer que puise sans cesse notre
soeur, M^ie Jeanne Lapeyre, et apres 33 ans
d'un labeur incessant elle se consacre toujours
plus a son cher Eben-Hezer. M^i^ Laroche
marche sur la meme voie et Ton ne peut
qu'etre etonne et touche en voyant sa sollici*
tude pour les gateuses de la Mis^ricorde.
Nous passons, sans nous y arreter, au Repos
et a la Retraite, non par indifference, mais
parce que rien ne se detache assez en relief,
<durant cette annee, pour que nous y fassions
notre halte accoutumee. Que Tesprit du
-Seigneur repose sur ces deux maisons, sur
,^
LES ASILES JOHN BOST 49
BOS cheres directrices et pensionnaires qui
ont, elles aussi, leur lot de difficult^s et de
souffrances.
Nos Deuils.
La mort a largement moissonne encore
<ians les rangs de nos. bienfaiteurs. Nous ai-
mons k rappeler leur memoire, non pour
<iivulguer leurs charit6s, mais pour d^charger
nos coeurs et envoyer k ceux qui les pleurent
-avecnous, un t^moignage de notre sympathie.
Voici les noms de nos amis disparus, mais
non perdus, partis d'ici-bas, mais arrives
1^-haut;
Mme Evans, de Cannes,
M. Apffel Jean Henri, chef de bataillon k
Versailles,
M. GoDEAU de Cozes,
M. M. H. Insinger d' Amsterdam,
M * * * de Neuchatel,
y Google
50 LES ASILES JOHN BOST
M.Jules Calame-Mathey de la Chaux-de-
Fonds,
Mii« Helm id.
Xante Emilie de Strasbourg,
M. et M"ie BoYER-GuiLLON de Bergerac^
enlevds Tun et Tautre dans Tespace d'un mois,
j^me Eug. Leris de Castres,
M. Paul Castelnau de Montpellier,
Mme Westphal-Castelnau mere id.
M. Baudin de Cannes,
M. GiROD Gustave de Paris,
M^ie Lucie Peugeot de Belchamp,
M. Theodore Audeoud de Gen6ve,
M"^e Gabriel Faure de Bordeaux,
M. Baptistin Couve id.
Mme Henri CouvE, nee Pedezert id.
M. le professeur P^dezert, M. Henri Gouve
et M. Westphal-Castelnau, tons trois membres-
du Conseil des asiles, ont et6 frappes dans,
leurs affections les plus chSres, ainsi que
jMme Paul Castelnau, presidente de notre.
LES ASILES JOHN BOST 51
50ci^t6 Adolphe de Montpellier. Lcs asiles
auxquels ils se d6vouent se joigncnt k nous
pour leur donner un timoignage special d'af-
fectueuse sympathie. Nous avons h ajouter k
ce n^crologe le nom de M^^e Anais Pechader-
ouE. C'est la vie d'une chretienne humble et
fidele qui vient de s'eteindre. Elle se resume
en deux mots :/o/, charite, M^^® Anais Pecha-
dergue et sa sceur n'ont cess^ d'aimer et de
soutenir liberalement les asiles. Nous ne pou-
yons s^parer Tune de Tautre les deu:^ soeurs de
Bergerac malgre la separation de lamort. EUes
etaient un coeur en deux coeurs, une ftme en
deux ames; elles avaient les memes desirs, la
meme activity douce et bienfaisante, le meme
interet pour le bien de TEglise et des oeuvres
d'evangelisation et de charity fondees au nom
et selon Tesprit de J6sus-Christ. L'une est par-
tie, Tautre estdemeuree mais Jesus, Thote divin
auquel elles se sont consacrees est la, pres de
la solitaire et nous demandons qu'il soit aupres
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52 LES ASILES JOHN BOST
de nos amis dans le deuil. Oui, presde tous
ceux qui souffrent et pleurent en regardant k
Lui. II est la « le Pere des Misericordes, le
Dieu de toute consolation qui nous console
dans toutes nos afflictions. » A travers nos
larmes apparait la vision de Pesp^rance ferme
qui ne confond point : « Puis je vis un nouvegu
ciel et une nouvelle terre le tabernacle de
Dieu avec les hommes: ils seront son peuple
et Dieu lui-meme sera avec eux. II essuiera
toute larme de leurs yeux et la mort ne sera
plus et il n'y aura plus ni cri, ni douleur. »
(Apocalypse XXI.)
Enfin, nous avons a signaler la disparition^
non d'une personne, maisd'une soci^t6 quia
fait beaucoup de bien et peu de bruit. J'ai
nomm6 la Society du « Sou Protestant ». Avec
son sou suffisamment multipli6, elle aurait fait
vivre toutes nos societ6s religieuses et toutes
nos oeuvres, si, nous le r6p6tons, I'id^e qui la
crea avait dt6 prise a coeur par totrsles membresL
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LES ASILES JOHN BOST 55
de toutes lesEglises. Cette idee ^tait riche en
eflfet autant que simple et a la portee de chacun.
C'estpeut-etre rexplication de sa non reussite.
C'est et ce sera toujours Thistoire de Naaman
refusant d'abord, avec colere, de se plonger
dans le Jourdain afin d'etre nettoye de salepre.
€ Mon pere, lui dirent ses serviteurs, si le
prophete t'eut demands quelque chose de dif-
ficile, ne Taurais-tu pas fait ? »
La soci6te du « Sou Protestant » demandait
quelque chose detrop facile. Et si elle avait exi-
g6 ie contraire? Peut-etre bien que le resultat eut
6t6 identique. En tout cas, elle n'est plus et
nous saluons sa disparition avec tristesse, lui
gardant un souvenir pieux et reconnaissant car
les Asiles ont eu leur part de ses liberalit^s
jusqu'a son dernier jour.
_r^r^rTlr>
54 LES ASILES JOHN BOST
RAPPORT MEDICAL
Ann6cs 1891-1892
L'ann^e qui vient de s'ecouler a pr^sent^ au
point de vue mt^dical un certain nombre de
particularites que je vais brievement exposer.
Et d'^abord les Asiles qui, jusqu'^ ce jour,
avaient ete preserves de toute epidemic
regnante : fi^vre typhoide, influenza, rou-
geole, ont paye cette ann^e un enorme tribut
a rinfluenza. Cette affection qui nous avait a
peu pres epargn^s il y a deux ans a s6vi sur
tous les Asiles et cela au m^me moment.
Nous avons eu, en effet, jusqu'a 150 malades
alites lememe jour. Certains Asiles : la MlSCPl-
€OPde, Bethel, la Famine, ont ete particuliere-
ment atteints; atelpoint que nous avons du
faire venir une infirmiere de Bordeaux pour
soigner les malades de la Jlls^ricorde; que les
I
LES ASILES JOHN BOST 55
pensionnaires valides de Silo6 ont du, pendant
quelques jours, aller soigner leurs camarades
de Bethel et de la Compassion et faire les gros
ouvrages de ces deux Asiles, et que les dames
du Bepos ont du aller soigner les enfants de la
FamlUc et les malheureux pensionnaires de la
Mis^ricorde.
Du 15 Novembre au 15 Decembre 365 per-
sonnes, pensionnaires ou employes, ont et6
frapp6s. Je me hate de dire que la plupart des
malades n'ont ete atteints quetres legerement.
Sur une trentaine -de cas compliques d'aflfec-
tions pulmonaires k formQ grave nous n'avons
perdu que 12 .pensionnaires, les plus ag^s ou
les plus faiblesdiEbca-Hfoep., de la Ms^rlcorde^
et de Silo6. • -
Tous nos malades -ont ete traites au moyen
du sulfate de .quinine ^pis- pendant trois ou
quatre jours oonsicutifs ^ des doses variant
suivant Tage du malade et le degr^ de gravite
de la maladie, c'est-a-dire entre trente centi*
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56 LES ASILES JOHN BOST
grammes et un gramme par jour. Avec ce
traitement nous avons presque toujours enrayfe
la maladie et obtenu un prompt r^tablissement;
les convalescences ont 6t6 ainsi ou nuUes ou
r^duites au minimum desirable.
Une seconde particularity k noter, c'est le
nombre considerable de d^cfes — 38 — que
nous avons eu a enregistrer cette ann6e et qui
n'avait pas encore ete atteint dans les Asiles.
Ces deces se repartissent de la maniere
suivante :
Eben-H^zer 9
Silo6 8
La Misericorde • . . . 7
Bethesda , 5
La Compassion . , • • 3
Le Repos. ..•••• 3
Bethel I
La Retraite i
Total. ... 38
9 pensionnaires deced6s avaient d6pass6
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LES ASILES JOHN BOST 57
ragede6o ans, 3 celui de.8o ans. La doyenne
du RepoS, dont je louais il y a quelques ann^es
la vigueur de Tesprit et du corps^ s'est tout
doucement ^teinte, a Tage de 89 ans, sans
maladie et sans souffrances. Une des premieres
pensionnaires d'Eben-HezCP, la premiere sur
les registres de cet Asile, mais la seconde epi-
leptique re9ue par John Bost, Catherine D...
avait fait dans cet asile un sejour de 29 ans.
Une pensionnaire du BepOS, M™« C... , ageede
83 ans, est morte Olize jours apres son arrivee
aLaforce; elle s'est mise au lit en descendant
de voiture et ne s'estplus relevee. Et a ce pro-
pos que nos amis nous permettent de leur
donner un conseil : ne nous envoyez jamais de
vieillards, surtout en hiver, car cette saison
est fatale aux personnes d'un age avance et on
ne transplante pas impunement un vieillard de
son chez soi, quelque miserable qu'ilsoit, dans
un Asile, quelque bien tenu qu'il soit et quel
que soit le changement en bien que doive
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58 LES ASILES JOHN BOST
6prouver le nouveau pensionnaire. Nous en
avons fait assez souvent rexp6rience.
Gomme je le disais tout k Theure le nombre
des d^ces est tres considerable cette annee-ci,
mais il trouveson explication et sa justification
dans le court tableau suivant qui donne un
resume des causes de la mort.
La Tuberculose a caus6 5 decfes,
L'Influenza ou ses complications 12 d6cfes,
Les Maladies organiques avec
affaiblissement progressif et fatal 1 7 d6c^s,
Les crises d'epilepsie ont amene 4 d6c6s
cubits chez des pensionnaires en parfaite sante
<iuelques minutes avant leur mort.
J'ajouterais que 14 pensionnaires d6c6d6s
ji'avaient fait qu'un court sdjour allant d'une
-semaine a deux ans, ce qui prouve qu'ils sont
arrives k Laforce dans un 6tat des plus pr6-
x:aires.
La mortality, abstraction ' faite des dScfes
produits par les complications de I'influenza,
LES ASILES JOHN BOST 59
n'a done pas augmente dans les Asiles. Nous
n'avons eu qu'une serie de maladies organiques.
plus longue que les autres ann6es.
Pour contrebalancer cette longue serie de
delivrances, j'aurais bien voulu pouvoir
mentionner quelques cas deguerison ou d'ame-
lioration notable chez nos infirmes ou ceux qua
Ton est convenu d'appeler incurables : malheu-
reusement je ne puis le faire. La douleur et la
souffrance regnent en maitres aux Asiles John.
Bost et il n'appartient qu'au Souverain Maitre
d'apaiser ces douleurs ou de calmer ces souf-
frances. Que Sa volontS soit faite !
Nous avons du faire interner dans des Asiles
d'ali^n^s 2 pensionnaires que nous ne pouvions-
plus garder et dont le maintien dans nos Asiles
aurait 6t^ une source de troubles et de dan-
gers permanents ; nous avons du aussi renvoyer
dans leur famille plusieurs pensionnaires dont
la conduite laissait trop a desirer.
Un mot en terminant sur nos ateliers de
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6o LES ASILES JOHN BOST
SII06 et de Bethel pour la confection des sacs
en papier. Gr^ce aux importantes commandes
de la Cie du Chemin de fer d'Orl^ans et de quel-
ques n^gociants de Ste-Foy et de Bergerac
nous pouvons occuper dans ces ateliers, pen-
dant toute Fannee, une vingtaine de pension-
naires de SUoe et une dizaine de B6th6l,
incapables de tout autre travail et qui vivaient
autrefois dans Toisi-vete et la paresse la plus
absolue. La direction de ces deux Asiles et les
pensionnaires eux-memes apprecient grande-
ment les avantages de ces deux ateliers et les
resultats moraux obtenus qui deviennent de
jour en jour plus palpables et plus apparents.
Nous n'avons encore pu rien trouver pour
occuper nos plus faibles d'esprit incapables de
travaillerle papier. Nous sollicitons le concours
des nombreux amis des Asiles pour nous four-
nir une solution pratique au probl^me que
nous venons de poser.
Le Mthiccin des Asiles John Bost,
D^ E, ROLLAND.
vGoc
r^""?
Digitiz ed by LjO.^^'^_
»T^*jJ
SURVENUS DANS
D6c5s:38. Le Tableau suivai
LES ASILES ]
it renfermei
— ^
Nos
NOMS
AGES
ASILES
DATE
1
DE l'eNTREE
Li. Alire.
21
Bethesda
6 decembre 1882
2
Boi. Louis.
5i
Siloe
23 mars 4889.
3
Fi. Pierre.
83
La Compassion
mai 4891
4
Ch. Louise.
49
La Mis6ricorde
8avril4890. '
5
Cli. Louis.
23
La Compassion
41 decembre 187T
C
Sch. Alfre.L
48
Beihel
44 Janvier 4890.
7
Cli. Eu^'eue.
47
id.
40 mars 4891.
8
Sei. Louise.
35
Eben-Hezer
1 avril 1875.
9
1). Hairiet.
70
La Retraite
4iuilleH883.
25juillotl89t.
40
Sub. Fraugois.
59
Siloe
U
D. (M" ).
61
Le Repos
14 aout 4888.
4-2
Pe. Anna.
47
Eben-Hezer
20 fevrier 1887.
43
La. Marie.
21
Bethesda
6 decembre 188!
44
Ini. Marie.
37
id.
5 mars 4885. *
45
Mat. Pierre.
85
Siloe
21 mai 1886.
46
Ch. Lvdie.
61)
La Misericorde
43 noverabrel88S
47
F. Cecile.
45
id.
44 aout 1887.
48
Vi. Aipiionse.
29
Siloe
12 aout 4875.
49
Ye. Marie.
31
Eben-Hezer
43 novembre 1878
2)
Ch. Paule.
60
Bethesda
45novembrel89aij
21
Co. Julie.
27
id.
20 aout 1890.
22
Ls. Louise.
53
Eben-H^zer
7 mai 1869.
23
CL Jeanne.
46
La Misericorde
47 mars 1886.
24
La. Antoine.
56
Siloe
20juin 1888.
25
Br. Suzanne.
55
Eben-Hezer
18 aout 1881.
26
Gen. Irnia.
47
id.
3 novembre 1891
27
Dcni Catherine.
55
id.
6 mai 1862. >
28
Ber. Marie.
50
La Misericorde
49 luillet 1890.
29
Fr. (M-).
89
Le Repos
21 juiu 1885.
30
C. (M-).
83
id
6 Janvier 1891
31
Rej^.Jean.
54
Siloe
16 fevrier 188a. "
32
Mou. Pierre.
62
id.
26 novembre 1890
33
Co. Marie.
43
Eben-Hezer
12juiUetl879.
34
Hum.Aup:uste.
44
Siloe
3 mai 1888.
35
Am. (labrielle.
26
Eben-Hezer
6 Janvier 1880.
36
PeL Eugenie.
52
La Misericorde
21 juillet 1890.
37
Ro. Victor.
22
La Compassion
10 mars 188 1. !
38
Ri. Marie.
47
1
La Misericorde
Digitized by VjO(
12 mars 1890.
MAI 1891 AU 30 AVRIL 1892.
dpmes inaicaiions relatives aiix deeds.
Annees I
do sejourj
MALADIES
mai
4891
8
id.
id.
2
juin
id.
1 mo.s
id.
id
1
jaillet
id.
14
id.
id.
1 1/2
Id.
id.
4 mo is
aout
id.
16
tepterab
id.
8
aout
Id.
1 mois
Bctobre
id.
3
lovemb.
id.
3 1/2
p id.
id.
3
id.
id.
5 1/2
id.
id.
4 1/2
. id.
id.
2
id.
id.
4
id.
id.
15
id.
id.
13
^tr-
id.
id.
1
2 1/2
id.
id
2]
id.
id.
4 1/2
id.
iri
3 1/2
Id.
id
10
L Id.
id
2 mois
^ id.
id
29
]d.
id.
1 1/2
dL
id.
8 1/2
Jfivier
1892
11 jours
d.
id.
}^
(Trier
id.
U mois
lars
id.
13
M.
id.
4
id.
id.
id.
12
2
11
id.
2
CAUSES DU DliCeS
Hydroceplialie.
Fuiblesse d'esnrit.
Demelice senile.
Idiotic.
Idiotie — Pieds bots.
Epilepsie.
id!
Riuimatisme iioueux.
I)eiuciice senile.
Fuiblesse generalc.
Epilepsie.
Mai de Pott.
Fuiblesse generale.
id.
Rliumatisme noueux.
ld:otie.
Faiblesse d'esprit.
idiotie— Epilepsie.
Faiblesse desprit.
Mai de Pott.
Idiotie -Epilepsie.
Epilepsie.
Faiblesse d'esprit.
Epilepsie— Idiotie.
Idiotie— Faiblesse extreme
Epilepsie.
Epilepsie— Idiotie.
Faiblesse generale.
id.
Faiblesse d'esprit.
Ramollissement cerebral.
Faiblesse d'esprit.
id.
Epilepsie.
Faiblesse generale.
Er)ilepsie.
idiotie.
AiTaiblissem. progressif
id.
id.
id.
Tuberculose pulmon.
Mort subite.
id.
AiTaiblissem. progressif
id.
id.
id.
Tuberculose pulmon.
influenza.
AiTaiblissem. progressif
Influenza,
id.
id.
Tuberculose pulmon.
Influenza.
id.
Afl'aiblissem. progressif
Influenza.
id.
id.
id.
Afl'aiblissem. progressif
Influenza.
id.
Afl'aiblissem. progressif
id.
Tuberculose generalis.
Afl'aiblissem. progressif
id.
Tuberculose generalis.
Morte en crise.
AiTaiblissem. progressif
Etat du mal.
AiTaiblissem. progressif
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LES ASILES JOHN BOST 6$
DONS ANONYMES
du 1 Mai 1891 — au 30 Avril 1892
H. P . 500 >
M. & M"i« E. M 100 >
Pour les Asiles lo >
Pour le cadeau de Noel de Bethesda. 4 75
J. B. pour les Asiles de Laforce . . • 100 »
Un petit grain de sable pour la cons-
truction, (une amie deToeuvre) ... 50 »
Pour les plus malheureux 5 >
De la part d'une mere qui a son fils
aux Asiles 50 *
Nous recevons en plus gratis 10 N^s du
journal V <ti Appel * .
Les livres d^ja lus, s^rieux et int^ressants^
seraient les trfes bienvenus.
RELEV]^
DES RECETT
du ler Mai 1£
REGETTES
5,614
71
77,190
88
49,843
60
40,023
15
43,738
05
27,841
13
844
35
246,596
41
Actif au 30 avril 1891
Pensions
Dons ••
Produit dos jours
Gollectos et Vontes
Rentes et Revcniis divers
Sociele dn Sou Protestant
Total des Recettes. .
Le TrJsorier Comptabk,
A. Lafarellb
Apres verification, nous avons trouve la situation
con forme aux livres.
Les rnembres du Conseil d' Administration,
H. CouvE.
G. Boy.
J. GUEX.
Compte Special du nouveau Bdthesda
Souscriptions speciales recueil. en 1889-90 38,515 75
d« d° d*> 1890-91 62,248 40
d« do d« 1891-92 52 ,543 60
Total des Recettes ; . . 153,307 75
Deficit 2,269_75
Somme egale aux Dopcnses 155,577~50
vGov
DES DEFENSES
30 Avril 1892
UEPENSKS
Nourriture
V^tements
Lingerie et Mci-oerie
Bianchissa^^e
Eclairago et combustible
Meu))ies ct ustensiles ,...,..
Service do saute
Bureau ct corrcspondance
Rapports el Impi-irnes
Bibliotheiiue, abonn. classes
Voyages
Chevaux et voituros
Impots et assurances
Reparations iinmcubles
Remuneration du personnel
Frais de reception
Ateliers
Depenscs diverses
Total des dispenses ordinaires. .
Depentei extraordinaires.
Sommc avancec pour droits de mutation.
Legs Gaillaume
Excedent au 30 avril 189-2
Somme e^alo aux Receties
Compte Special du nouveau Bttthesda
fG anx entrepreneurs en 1890-91..
d- ib9i-y2,.
Total des depentes.
112,034
45
15,324
10
4,089
50
3,161
60
8,88a
85
t),509
20
6,552
45
9t>G
65
1,025
70
715
45
2,417
35
ti,10l
40
3,527
85
12,344
05
37.435
10
2,000
t)
1<>2
16
5,010
76
'224,951
62
20o:o
»
1,G41
85
216,59(1
47
da
53,7-23
n
10U854
no
155,577
60
( ■■M ^ TB *^
y Google I
r
68 LES ASILES JOHN BOST
SITUATION FINANCIERE
§ I . Chapitre des regettes et des defenses
ORDIN AIRES.
RECETTES : 246.596 fr. 47 c.
Les recettes ont flechi, par rapport au
precedent" exercice, sur les jours, les coUec-
tes, les ventes et revenus divers de 7.374 fr. 19.
Par contre, elles ont augmente sur les pen-
sions et les dons de 21.719 fr. 03. En fait
il y a done, sur le present exercice, une
augn;ientation de 14.344 fr. 84.
DEFENSES : Au 30 avril dernier, les asiles
renfermaient 504 pensionnaires. En prenant
ce chiffre pour base de nos d6penses ordi-
naires, qui s'elevent a 224.954 fr- 62, nous
trouvons que la depense annuelle revient,
pour chaque pensionnaire, a 446 fr. 34 et la
depense journaliere a i fr. 22. C'est le meme
prix que Tan dernier. Nous rappelons que
dans ce chiffre minime de I fr. 22 sont com-
yGo^gl^i^^^^
LES ASILES JOHN BOST 69
prises toutes les d^penses : nourriture, v&te-
xnents (sauf pour le Repos et la Retraite ou
nos pensionnaires doivent pourvoir au renouT
vellement et a Tentretien de leur garde-robe),
lingerie, blanchissage, eclairage, chauffage,
service medical, salaires de tout le personnel
et des employes, etc. etc. Cette depense de
I fr. 22, repartie sur autant d'articles, temoi-
gne, je pense, en faveur de I'ordre et de
Teconomie que nous apportons dans la ges-
tion des sommes precieuses que nous four-
nit la charity.
§ 2 . Chapitre des recettes et des defenses
extraordin aires.
Ceci concerne presque exclusivement le
nouveau Bethesda.
Au 30 avril dernier, nous avions re9u :
153-307 fr. 75 et depense:
155-577 fr. 50 d'ou un deficit de :
2.269 fr* 75> comble par les dons
lue nous avons re^iis a ce jour. ^ . ,
Digitized by VjOOQ IC
70 LES ASILES JOHN BOST
Cependant, si la maison nouvelle est ache*
v6e, elle n'est pas entiferement payee et
nous sommes en face d'un d^couvert mini-
mum de 50.000 frs. Nous avons le ferme
espoir que le Seigneur nous enverra, au
temps voulu, ce qui nous manque.
CONCLUSION
Notre encaisse pour les depenses ordi-
naires est de 1.641 fr. 85. C'est avec cette
somme que nous nous sommes remis en
marche pour fournir une nouvelle etape. Vous
vous en souviendrez, chers bienfaiteurs. Vous
imiterez cette femme de chambre qui, a
Tissue d'une conference donnee au Temple
du St-Esprit, remit a M. le Pasteur Soulier
la somme de cent francs, regrettant, ecrivait*
elle, de donner si peu.
vGoc
LES ASILES JOHN BOST 7 1
« II y a un malheur dans notre temps, je
dirai p res que : il n'y a qu'un malheur; c'est
une tendance a tout mettre dans cette vie.
En donnant k Thomme, pour fin et pour but,
la vie terrestre et materielle, on aggrave
toutes les mis^res par la negation qui est
au bout ; on ajoute a I'accablement du malheur,.
le poids insupportable du neant; et, de ce
qui n'^tait que la souffrance, c'est-a-dire la
loi de Dieu, on fait le desespoir, c'est-a-dire
la loi de Tenfer. De la de profondes con*
vulsions sociales.
« Certes, je suis de ceux qui veulent, je
ne dis pas avec sinc^rite, le mot est trop
faible, je veux avec une inexprimable ardeur^
par tous les moyens possibles, ameliorer dans
cette vie le sort de ceux qui souifrent, mais
la premiere des ameliorations, c'est de leur
donner Tesp^rance.
« Combien s'amoindrissent nos douleurs^
privies quand il s'y mele une esp<§ranca
^'■■■IIH Digitized^
^2 ' LES ASILES JOHN BOSt
infinie ! Notre devoir k tous, qui que nous
soyons, les l^gislateurs comme les eveques',
les pretres comme les ^crivains, c'est de de-
penser, c*est de prodiguer sous toutes les
formes, toute I'energie sociale pour combattre
et detruire la misere et, en meme temps, de
faire lever toutes les tetes vers le ciel, de
diriger toutes les ames, de tourner toutes les
attentes vers une vie ult^rieure, ou justice
sera faite et ou justice sera rendue.
« Disons-le bien haut, personne n'aura
injustement souifert, ni souffert inutilement.
La mort est une restitution.
« La loi du monde materiel, c'est Tequi-
libre, la loi du monde moral, c'est I'equite.
Dieu se retrouve a la fin de tout.^...
« Aimez et souffrez. Esp^rez et contem-
plez. Malheur, helas ! a qui n'aura aime que
des corps, des formes, des apparences. La
mort lui otera tout. Tachez d'aimer des ames,
vous les retrouverez. >
yGO€
w^^
LES ASILES JOHN BOST 73
Quel est ce pr^dicateur? Victor Hugo.
- « Tandis que par nature, nous sommes
toujours portes a regarder plus haut que nous,
vers tout ce qui attire et ce qui flatte notre
ambition et notre orgueil, Jesus-Christ veut
sans cesse ramener notre pensee vers ceux
qui sont au-dessous de nous. II n'a pas parle
des rois de la terre. De tous ceux dont le
nom remplissait alors le monde, Jesus-Christ
n'a rien dit, et quel enseignement dans ce
silence ! Mais il a parle sans cesse de ceux
auxquels personne n'avait fait attention jus-
que-la. C'est sur eux qu'il veut porter I'interet
et I'amour de ses disciples. Au dernier jour,
il reconnaitra pour siens, il accueillera dans
la gloire ceux qui les auront visites et secourus ;
lui-meme, il se met a leur place, il seconstitue
en quelque sorte leur representant dans tous
les ages. En les assistant, c'estlui qu'on assiste
et qu'on aime. et. nour mieux enseigner a
K ses disciples comment us auivent servir leur^
r
Digitized by VjOOQlC
74 LES ASILES JOHN BOST
freres, sur le point de les quitter, il se ceint
d'un linge, il s'agenouille devant eux, illeur
lave les pieds, prenant ainsi I'attitude et les^
fonctions du dernier das esclaves et ajoutant:
< Ce que j'ai fait, vous le ferez aussi. >
« Partout cette idee reparait dans son
enseignement. Elle me frappe surtout dans
une de ses paraboles les plus familieres qui
est aussi Tune de celles qu'on medite le
moins parce qu'on en redoute, semble-t-il, le
sens si clair et qui condamne si profond^*
ment notre ^goisme. « Pour toi, quand tu don-
neras un festin, n'invite pas tes parents ni
tes egaux, de peur qu'ils ne te le rendent, —
(combien y en a-t-il qui connaissent cette
peur la?) — mais invite ceux qui ne peuvent
pas t'inviter a leur tour. » (Luc xiv, 12-14)-
Admirable image de la maniere dont la
religion pratiquee dans I'esprit du Maitre
devait agir pour transformer la society ! Sup*^
posons en effet cet esprit compris et p6n6*
LES ASILES JOHN BOST 7$.
trant le monde, que verrions-nous ? Toute
sup^riorite haturelle ou acquise, richesse,
puissance, science, talent, g^nie, investirait
rhomme d'un ministere envers ceux qui
sont plus bas que lui. Ces forces, dont le
peche a si souvent fait les instruments du des-
potisme et de Torgueil, deviendraient les ins-
truments du rel6vement spirituel et de
I'affranchissement graduel de tons. Ceux qui
sont en haut aideraient ceux qui sont plus
bas a monter vers la lumiere et la vraie
liberty morale. Au lieu de quelques aumones
h^tivement jetees dans le gouffre de la misere
humaine, aulieu de quelques ceuvres accom*
plies par acquit de conscience et dont on se
lasse vite, ce serait une preoccupation cons-
tante qui tournerait les cceurs vers la misfere
et la souffrance, aussi surement, aussi natu-^
rellement que I'electricite dirige I'aiguille
aimantee vers Tetoile du nord. »
Qui a prononce ces fortes paroles ?
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76 LES ASILES JOHN BOST
L'^minent et toujours regrett^ pasteur.
Eugene Bersier.
• Qui les mettra en pratique ? Par la grace
de Dieu auquel nous recommandons nos
asiles de la souffrance, chacun de vous qui
^coutez ou qui lirez.
Votre bien affectionn^,
E. Rayroux.
(Lu et approuY6 en Conseil d'Adminislralion dans sa
seanrc du 21 Juin 1892.)
AVIS IMPORTANT
En vente au prix de 7 francs (port en sus)
un magnifique album de O"*, 28 sur 0^^,20
renfermant 12 vues photographiques des
Asiles.
S'adresser a M. Lafarelle, tr^sorier comp-
table, k Laforce (Dordogne).
vGoc
LES DONS ET SOCSCRIPTIONS SERONT RECU8
FRANCE
A Z/o/brcc (Dordogne), par M. le pasteur E.Rayroux,
directeur gdndral des Asiles.
A Paris, par MM. Mallet freres et C'% banquiers,
37, rue d'Anjou-Saint-Honore.
PAR LES « S0CIETE3 ADOLPHE » CI-APRKS :
A Alais, par M"** Arbousset, rue Fabrerie.
A Bordeaux, chezM'^'' Marie How, 63, rue de la Course.
A Oanges, chez MM. les paste urs.
A La Eochelle, chez M. le pasteur Good.
A Lyon, chez M™^ Oberkampf-Fitler, 20, avenue de
Noaillos.
A Montauhan, chez M. le professeur Jean Monod.
A Marseille, chez M™^ Mouline, 15, rue Grignan, ei
M*^*' G. Jauge, 43 boulevard Notre - Dame.
A Mazamet, chez M^^Rouviere-HoulPis, et J. Bonne-
ville.
A Montpellier, chez M"** Paul Castelnau, 34, rue
Saint-Guilhem.
A -^ri?nc5, chez M. le pasteur Babut, rue Clerisseau,20.
A Pan, chez M*^' L. Gadier, M"^ G. Malan et M'^'' J.
Meillon.
A Salies-de-Bearn, chez M"" Bost.
A Orthez, chez M. le Pasteur Roth.
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LES ASILES JOHN HOST 78
PAR LES BIENFAITEURS DONT LES NOMS SUIVENT I
A Annonay, chez M"' Jknny Giscard (SocWtd de
BieDfaisaace).
A Cannes, chez MM. les Pasteurs.
A Castres, chez M"*" Bouffe.
Au Havre, chez M. Julien Monod, 19 rue Mare.
A Menton, chez M. le pasteur Delapiehrk.
A Millauy chez M""" db Garbon-Ferriere, et Merle.
A Nice, chez M. le pasteur Malan, 50, rue Gioffredo.
A Rocheforty chez M. le pasteur Laroche (Comitd d$
Bienfaisance.)
A Saint' Jean-du-Gard, chez MM. les pasteurs Meina-
dier et Saltet.
A Saint'IIippolyte-du-Fort, chez M. le p'' Bertraxd.
Au Vigan, chez M. le pasteur Pacl Bianquis.
A Saint- Affrique, chez M"^ Eugexie Verxiere,
A Angouleme, chez M. le pasteur MoxBRrjx.
A Orenoble, chez M. le pasteur Bard, et M"® Lewis.
A LS ace
A Mulhouse, chez M'"^ E. Sghlumberger, prdsidente
de la Societe Adolphe, 2, rue Lamarline,
M""" Jean Vaucher, 4, rue Sainte-Gatherino et
M. le pasteur Mathieu.
A Strasbourg, chez M'^" M. Rauscii, 4, rue de la
Gigogne.
y VjOCT^"
79 LES ASILES JOHN BOST
SUI S SK
A (?e»eve, chez M. le professeur Bouvikr-Moxod,
!)rdsident de la Soci^te Adolphe,
il*"* E. de Bl'de vice-prdsidente.
M"' Caroline Gaussrn, 8, rue Eyanrd.
et M''* BuxGKXKR, chemia Sautter, 18.
A Lausanne, cIiozM.Bridel, M"* E. de Molin, Belles-
Roches et IP^* Louise Me ystre, 6,rue des Terreaux.
A Neuchatel, chez M. E. de Pury de ]\rARVAL, et M**
Clerc-Droz, Faubourg du Cret, 3.
Au Lode, chez M"" Saxdoz-Nardix et M"' Faure.
A Sonvillier (ctinlon de Berne,) chez M. G. Ghopard ftls.
A Vevei/, chez M™"' Burnier-Ausset et Du Pasquier-
Moxxerat.
GRANDE-BRET A GNE
A Tunbridge- Wells, chez Miss Davidson, de Jordan
House.
A Blackheath, chez Miss Fexn.
A Edimhourg, chez Miss Mackenzie, 16, Moray place.
A Glasgow, choz Timotiiee Bost, Esq^% 34, Lynodoch
Street.
A Liverpool, chez W. Crosfield Esq", Annesly
Aigburth.
A Londres, chez MM. Barhlay-TIansom et G'% 1, Pall
MM East, et chez MM. James Nisbet et G'% 21
Bcrners Street.
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LES ASILES JOHN BOST
80
B IC L G I Q U E
A Bruxelles, chez M. Isebaert, ancien officier d'Etat-'
Major, 50, rue du Mont-Blanc, S* Gilles.
MM. Ics I.ibraires protcslants et MM. les R6Jacteurs
dc journaiix rcligieux, en France et a TEtranger, conti-
niieront, commc par Ic passe, a rccevoir les dons qa''on
voudra bieu nous faire parvenirpar leur intermeiiaire.
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TABLE DES MATIERES
Pages
Compte-rendu de la fete par J. L 7
Discours de M. Timoth6e Bost 14
Rapport du Directeur G6n6raL ...... 23
Rapport Medical 54
Suite et fin du Rapport du Directeur
G6n6ral 68
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